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Histoire du château

HISTORIQUE DU CHATEAU DE MOULINS

Au Moyen-age, un château féodal…

Avant de parler du château actuel, il convient de signaler la présence d’un château fort qui devait exister encore au milieu du 14ème siècle.

Situé dans le bois face au château actuel, en bordure du CD 18 à la sortie du bourg de Sèvres, nous pouvons encore distinguer aujourd’hui l’emplacement des douves qui assuraient sa protection.

Ces ruines ont été signalées par M. Eyguin conservateur des Antiquaires de l’Ouest.

Selon la tradition orale ce château aurait été détruit et brûlé à l’époque de la bataille de Nouaillé en l’an 1356 par les troupes du Prince de Galles (Prince Noir) qui brûlaient, gâtaient comme des brigands qui passent pour ne pas revenir selon Froissard.

Le château de Moulins

Moulins apparaît dans les textes à la fin du 14ème siècle. D’après certains documents on peut penser que le château a été construit vers 1435.

La construction de l’édifice actuel a été réalisé en partie avec les pierres de l’ancien château féodal en ruine.

Au fil du temps MOLLENS est devenu MOLLINS puis MOULINS.

Il aurait appartenu au seigneur Hugues de Mollens.

Au 16ème siècle, la famille Fumé de Poitiers aurait possédé le domaine puisqu’on le trouve mentionné dans les archives familiales en 1522.

Description

Il s’élève au milieu d’un vaste parc boisé à 400 mètres à l’est du bourg de Sèvres, se compose d’un corps central fermant un côté, d’une vaste ocur carrée dont les autres côtés sont délimités de part et d’autre par des bâtiments de dépendances en retour d’équerre construits ceux-là au 18ème siècle, remaniés au 19ème et 20ème siècle.

Trois tours

La première à gauche, à l’angle de la cour est couronnée d’une « poivrière » d’ardoises éclairée par des lucarnes, en assure la défense.

La seconde, à droite, apparaît dans l’ensemble sud avec meurtrière.

La façade arrière est flanquée de la troisième, cylindrique, coiffée, elle aussi, d’une haute poivrière couverte d’ardoises comme le reste des bâtiments.

L’accès à la cour se fait par un beau portail à porte piétonnière et porte charretière, les deux ouvrant en plein cintre, couronnée de « mâchicoulis ».

La poterne que l’on devine encore aujourd’hui daterait de 1412.

Face à l’allée qui conduit au château se dressent deux énormes « séquoias » de plus de trente mètres de hauteur.

De chaque côté de l’allée apparaissent deux petites tours de défense.

Dans l’aile droite, à l’extrémité d’une cave profonde, on découvre un cachot obscur de trois mètres de diamètre qui servait de « prison », sa porte, en mauvais état, semble d’origine.

Un souterrain reliait probablement le château à sa chapelle : devenue l’église de Sèvres. Des traces ont été découvertes au niveau de la cure de Sèvres.

Des fouilles entreprises, il y a plusieurs dizaines d’années se sont avérées négatives.

Le domaine

La tenue de Moulins, comme nous montre le cadastre de 1819, laisse entrevoir un domaine d’environ 150 hectares de bois et terres.

Deux fermes, la « Réveillaudrie » et « Moulins » jouxtaient le château, de chaque côté.

Seigneurie

Pendant plus de trois siècles, il appartint à la même famille, descendant de Jean Rougier, qui fut à la fin du 16ème siècle, écuyer, seigneur de Moulins.

Sa fille Françoise Rougier épousa, le 23 mars 1650, René Dupont de Cherzay, écuyer, seigneur de Cherzay. Il fut maire de Poitiers en 1656 puis Echevin (magistrat municipal avant 1789). Il fut inhumé à St-Cybard le 2 mai 1677.

Le 24 janvier 1656, naissait à Moulins, Jean Dupont son fils, qui lui aussi fut écuyer et seigneur, il épousa en 1680 Madeleine Citoys. Il vendit le domaine de Cherzay vers 1700, mettant fin à la branche de Cherzay. Il décéda en 1725.

Né en 1684, René-Mathieu Dupont, son fils, Brigadier des Mousquetaires de la garde du Roi, devint à son tour seigneur de Moulins. Il décéda à Sèvres le 1er juin 1747.

La maison noble

Mariage de 2 serviteurs.

(Extrait du registre paroissial du 30 juin 1738)

Trois publications de bancs requises sans qu’il ait apparu aucune opposition n’y empêchement canonique ont été épousés Jacques Sabourin âgé de 24 ans serviteur domestique de Monsieur Dupont de Cherzay demeurant dans la maison noble de Moulins, paroisse de Sayvres fils de Louis Sabourin, journalier et de défunte Marguerite Renard de la paroisse de la chapelle de Morthemer où les bancs ont été publiés dont j’ai reçu le certificat du sieur curé en date du vingt neuf du présent mois signé Guillemot curé de Morthemer d’une part, et Radegonde Mallocheau servant du dit Dupont de Cherzay âgée de 26 ans demeurant sise maison de Moulins susdite paroisse fille de Mathurin Mallocheau journalier et d’Anthoinette de Latreille de la paroisse de Morthemer ou les bancs aussi ont été publiés dont j’ai reçu le certificat du sieur curé en date du 28 du présent mois signé prêtre chanoine servant la cure de Morthemer d’autre part, ont assisté aux épousailles Louis Sabourin, de la paroisse de la chapelle de Morthemer père de l’époux les dits Mathurin Mallocheau et Anthoinette de Latreille père et mère de l’épouse, Jeanne Mallocheau sa soeur, messire Mathieu Dupont de Cherzay écuyer du Roy seigneur de Moulins, messire Jacques Alexandre de Béchillon écuyer, messire Jean-Baptiste de Citoys écuyer de la paroisse de Sayvres, Mathieu Girard sacristain et plusieurs autes qui ont déclaré ne savoir signer.

Tous les soussignés : approuvés en interligne.

Signé : Mathieu Dupont de Cherzay

Jacques Alexandre de Béchillon

Catherine Taucan de Moulins

Jean-Baptiste de Citoys

M. Girard

Germoneau Curé de Sayvres

En 1780 son aînée Catherine Dupont épouse François-Augustin Courtinier de la Millianchère, brigadier des Mousquetairesdu Roi, chevalier de St-Louis.

Il fait don de la jouissance de la cure de Sèvres le 20 décembre 1816.

Il était maire de Sèvres en 1820 lors de la réunion des deux communes Anxaumont et Sèvres.

27 JUIN 1820

Extrait du premier mariage des communes réunies… Il s’agissait de l’union de M. Brégeon domestique à Pleumartin âgé d’environ 24 ans d’après son acte de naissance et de Marie Dubois domiciliée au village de la Trinité commune de Beauvoir.

Signé :

Le Maire actuel, Courtinier de la Millianchère

L’adjoint, Durand

Catherine Duont décédée en 1818 et son époux François-Augustin Courtinier de la Millianchère mort en 1825, furent sans descendance.

La seconde fille de René Mathieu, Renée, ouvre alors une lignée d’ayant droits sur ce domaine ; ceux-ci seront portés héritiers de M. Courtinier de la Millianchère et son épouse.

Renée Dupont deuxième fille de René-Mathieu épouse Gabriel Irland de Beaumont, capitaine de cavalerie.

* leur fille Catherine épouse le comte François René de Lâage de la Bretollière, leiutenant-colonel.

* Anna Elisa, leur fille épouse en 1829, à Sèvres, le Comte Charles César Auguste de la Ville sur Illon chevalier de St-Louis et de la Légion d’Honneur, chef d’escadron au 8ème Dragon.

* Leur fille Caroline épouse le Baron Alexandre d’Ouezy-d’Ollendon.

* Leur fils Alexandre Marie-Edouard d’Ouezy-d’Ollendon inspecteur de l’Enseignement primaire épouse Marie-Adrienne de Beaumont.

Le cimetière de Sèvres garde la trace de plusieurs d’entre eux notamment les familles :

Irland de Beaumont

De la Ville sur Illon

D’Ouezy-d’Ollendon

Les noms de Charles et Antoine d’Ollendon sont gravés dans la pierre du Monument aux Morts (1915).

Le domaine se disperse

En 1917 Madame Adrienne de Beaumont veuve d’Alexandre Marie-Edouard d’Ouezy-d’Olledon vend une première ferme celle de la « Révaillaudrie » d’une contenance de 70 hectares, terres et bois, à Monsieur Pierre Morillon ; puis la ferme de « Moulins » d’une contenance de 60 hectares, terres et bois, à Monsieur Clément Robert.

Le 15 décembre 1918, Monsieur Louis Tétard, lieutenant-colonel d’artillerie, achète le reste du domaine avec le château.

Monsieur et Madame Tétard eurent 3 enfants : Marcel, Madeleine et Renée.

Le colonel Tétard, président des Anciens Combattants remet une médaille à M. Edme Chicard.

En 1957, à la suite de la donation partage de Monsieur et Madame Tétard, Madeleine, mariée à Monsieur Jacques Isle de Beauchaine est devenue propriétaire du château et du domaine restant.

Mais en 1958, elle quitte le Poitou et met le château en vente, il est acheté par sa soeur Renée, qui l’habite pendant huit ans.

Le 12 octobre 1960, celle-ci fait don du château et de ses dépendances à « l’association de Bienfaisance de Sèvres-Anxaumont » afin d’uil y soit ouvert un Institut-Médico-Educatif pour enfants scolairement retardés.

A cette époque, des travaux devant être effectués, une fenêtre a été ouverte dans l’aile ouest du château ; les maçons y ont découvert des pierres noircies, ce qui confirmerait le réemploi des matériaux de l’ancien château fort incendié.

1967 : au premier septembre, l’établissement (I.M.E.), reçoit des jeunes garçons et filles de 6 à 20 ans.

2000 : aujourd’hui, l’établissement compte 120 jeunes de 6 à 18 ans.

Il est actuellement le premier employeur de la commune.

Les deux parcelles boisées actuelles sont devenues, l’une la propriété de Monsieur Bertrand de Beauchaine fils aîné de Jacques, et l’autre la propriété de la commune de Sèvres-Anxaumont, par un don en 1997.

Cet historique du Château de Moulins est issu du livre : Regards… du Passé à nos jours.

Nous remercions bien vivement l’Association « Section Patrimoine du Club de l’Amitié » qui nous a donné l’autorisation d’inclure cet historique sur notre site.

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